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Les bons conseils du professeur ignoble (4) – Comment détruire le département voisin ?

10 Février 2012 , Rédigé par profignoble Publié dans #Les bons conseils du Professeur Ignoble

Bonjour à tous,

 

J’ai déjà expliqué dans un précédent post (cf. L’organisation du département (3) – Du département d’histoire de l’art) les dangers pour l’université d’un département d’histoire de l’art. Il ne convient pas seulement de l’écrire, mais d’agir. Je vous propose ici quelques petits conseils.

 

Posons le problème comme une question d’économie. Le département d’histoire de l’art peut s’analyser comme un département producteur (l’offre) et les étudiants de ce département comme les récipiendaires (la demande). Tirons le meilleur des théories économiques et agissons sur l’offre et la demande.

 

I) La demande

Pour éviter d'induire des étudiants en tentation, il convient donc d'empêcher les étudiants de choisir de telles formations. Comment, me demanderez-vous surement ? C'est là qu'intervient l'expérience du professeur ignoble.

 

Le petit conseil du professeur ignoble : aux journées portes ouvertes de votre université, envoyez une doctorante ou un maitre de conférences vous représenter. Trois axes de communication seront développés :

  • Leur tache sera de rappeler aux étudiants que vos filières ont des débouchés contrairement aux autres (notamment le master finance et éthique que vous dirigez).
  • Il faut parler avec mépris de ces matières devant les étudiants. Elles sont inutiles !
  • N’hésitez pas à insinuer que ces filières sont en déclin. Plus aucun étudiant n’y va, sauf quelques drogués infestés de maladies vénériennes ou marginaux en situation irrégulière.

 

II) L'offre

C’est peut-être là que le potentiel est le plus fort. Pour cela, encore faut-il être membre du Conseil Scientifique de son université ! Si cela est votre cas (comme pour moi), il faut empêcher que tous les départs en retraite soient remplacés. N’hésitez pas à reprofiler systématiquement les postes vers une discipline utile ayant des débouchés. Pour que ces mesures soient populaires, n’hésitez pas à solliciter d’autres départements que le vôtre qui ne pourront que souscrire à un tel projet. De la sorte, le département d’histoire de l’art disparaîtra à terme. Le danger peut venir néanmoins d’un enseignant-chercheur combatif de ce département. C’est là qu’une fois de plus intervient l’expérience du professeur ignoble.

 

Le petit conseil du professeur ignoble : si c’est une femme, c’est facile ! Dépeignez-là comme hystérique, folle, voire en manque ! Elle se comporte sûrement ainsi pour être reconnue ou parce que son mari ne sait pas l’honorer convenablement. N’hésitez pas à faire devant elle, un commentaire de cet acabit, le tout avec finesse et délicatesse.

Si c’est un homme, c’est plus difficile, l’homme étant supérieur à la femme comme tout le monde le sait. S’il est jeune et bien habillé, mettez en doute sa virilité en parlant de lui comme d’un inverti. S’il est vieux, faîtes référence à lui comme un vieux marxiste dépassé et aigri et questionnez sa santé mentale (un début d'Alzheimer ?). De toutes les façons, pour être au département d’histoire de l’art, ne faut-il pas être un marxiste un peu sénile ?

 

Le génie est un fardeau pour qui en est doté, tant la masse est ignare.

 

Le professeur ignoble

 

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C
Cher professeur ignoble,<br /> Je partage bien souvent vos analyses. Aussi, je ne résiste pas à vous faire part de ma propre expérience avec le département d'histoire de l'art et l'école des beaux arts. Jusqu'à présent, je dois<br /> avouer qu'au sein de mon université (comme vous, je suis présent dans quasiment tous les conseils de mon université, une stupide affaire de mœurs m'a amené à démissionner du conseil de discipline),<br /> j'avais grand mal à imposer notre vision du monde (voyez-vous, mon université est spécialisée dans les sciences humaines et sociales, autant choisir entre la peste et le choléra). Jusqu'au jour où<br /> j'ai proposé aux départements des beaux arts et de l'histoire de l'art de nous associer. Nous avons développé un programme Art&Finance et Art&Fiscalité. Dans le but de valoriser les fruits<br /> de notre recherche, nous proposons, à quelques dirigeants des sociétés faisant appel à mon cabinet de conseil, une démarche globale et intégrée de défiscalisation de leurs revenus en investissant<br /> dans le marché de l'art contemporain. Mon collègue des beaux arts, que je pensais marxiste, a accepté de fournir quelques conseils sur des artistes en devenir (il ne s'est d'ailleurs que très peu<br /> trompé)tandis que j'apporte mon expertise en matière de fiscalité. Alliant pédagogie et recherche, la plupart des montages sont d'abord pensés par des étudiants de 2ème cycle puis relus par mes<br /> doctorantes. Il va s'en dire que mon collègue "artiste" en fait de même. Dans le cadre des fonds dévolus par les collectivités territoriales aux approches interdisciplinaires, nous avons pu obtenir<br /> le financement de 4 postes de permanents. Un heureux concours de circonstances a permis de proposer ces postes à trois de mes anciennes doctorantes et un collègue d'une université étrangère (dans<br /> laquelle je suis également professeur associé, depuis peu, grâce au fond social européen).<br /> Avec grand plaisir, nous pourrions échanger sur nos pratiques de valorisations pédagogiques et professionnelles de nos recherches au détour d'un repas.
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P
<br /> <br /> Cher professeur Croyant,<br /> <br /> <br /> Votre mail me réchauffe le coeur ! Il ne doit pas être facile de cotoyer au quotidien ces énergumènes. Heureusement, et c'est là tout votre talent, vous avez su faire d'une contrainte une<br /> opportunité. Votre exemple est la preuve qu'aujourd'hui enfin, les deniers publics peuvent être bien utilisés !<br /> <br /> <br /> Au plaisir de vous rencontrer au prochain Congrès de l'Excellence !<br /> <br /> <br /> Excellement vôtre,<br /> <br /> <br /> Le professeur ignoble<br /> <br /> <br /> <br />