Mes réponses à vos questions (3)

Bonjour à tous,

Je vous propose aujourd'hui de revenir aujourd'hui au jeu des questions-réponses entamées il y a quelques mois sur ce blog (Mes réponses à vos questions (1), Mes réponses à vos questions (2)). Aujourd'hui, une de mes nouvelles doctorantes se prête au jeu.

La doctorante servile : Pourriez-vous nous expliquer le concept d'infaillibilité professorale que vous avez brillamment présenté dans votre dernier article ?

Le professeur ignoble : Volontiers. Dans un de mes derniers travaux sur l'épistémologie de la recherche dans notre discipline, je montre que les professeurs des universités (pas ceux des collèges et lycées évidemment !) peuvent se comparer au pape. Ils peuvent jouir, en raison de leur statut et de leur excellence, d'une infaillibilité. Pour dire les choses simplement (j'ai conscience de m'adresser au peuple), nous savons et vous ignorez. Tout cela est relativement simple et évident.

La doctorante servile : Je sais bien que cela est peu probable mais que se passe-t-il si deux professeurs émettent des opinions contradictoires ?

Le professeur ignoble : Effectivement, le cas est improbable. Mais, figurez-vous que dans ce cas, il existe une hiérarchie.  Parmi les professeurs, il existe des deuxièmes classes, des premières classes et des classes exceptionnelles. Dès lors, c'est le professeur le plus haut gradé qui aura raison et l'autre qui se sera trompé. Encore une fois, tout cela me semble bien évident.

La doctorante servile : Prenons un autre cas de figure. Imaginons un maître de conférences qui émette une idée qui se révèle juste a posteriori et que les professeurs valident seulement dans un second temps. Cela ne remettrait pas en cause votre théorie ?

Le professeur ignoble : Pas du tout. Vous faîtes une grave erreur épistémologique ! Ce maître de conférences qui émettrait une idée que ne validait pas les professeurs n'avait pas raison avant. C'est impossible puisque les professeurs ne soutenaient pas son idée quand il l'a proposé. Au contraire, c'est à partir du moment où les professeurs ont affirmé que l'opinion émise par le maître de conférences était vraie qu'elle l'est devenue.

Ce point est très important car aujourd'hui, nombre d'importuns prétendent effectuer des découvertes scientifiques majeures alors qu'ils ne font que proférer des élucubrations discutables !

La doctorante servile : merci monsieur le Professeur pour vos éclairages précieux !

Le génie est un fardeau pour qui en est doté tant la masse est ignare.

Le professeur ignoble

PS : un grand merci à Yvon Gnoble pour l'inspiration !